La science est bien plus qu’une collection de faits ; c’est une façon de penser. Dans un monde dominé par la science, la culture scientifique est essentielle pour prendre des décisions judicieuses – de notre santé à nos choix électoraux.
Les êtres humains tentent depuis longtemps d’expliquer le monde qui les entoure. Nos ancêtres attribuaient souvent les phénomènes naturels tels que les maladies, les tempêtes ou les famines à l’action de forces surnaturelles comme les sorcières, les démons, les dieux en colère ou les esprits des morts. Nous percevons des modèles, même s’ils ne sont pas réels, et nous sautons aux conclusions en fonction de nos préjugés, de nos émotions, de nos attentes et de nos désirs.
Si le cerveau humain est capable de prouesses étonnantes, il est aussi remarquablement enclin à l’erreur. Il est conçu pour la survie et la reproduction, et non pour nous aider à déterminer l’efficacité et la sécurité d’un vaccin ou les changements à long terme du climat mondial.
Les expériences personnelles et les anecdotes émotionnelles peuvent facilement nous tromper, aussi convaincantes qu’elles puissent paraître. La science est donc le meilleur moyen que nous ayons trouvé pour éviter de nous tromper, car le processus est conçu pour corriger nos perceptions limitées et nos pensées erronées.
QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ?
Il existe de nombreuses idées fausses sur la science, à commencer par sa définition. Et la façon dont la science est enseignée fait partie du problème.
La science est une communauté d’experts qui utilisent une variété de méthodes pour rassembler des preuves et remettre en question des affirmations. C’est une façon d’apprendre sur le monde physique et d’essayer de se rapprocher de la vérité en mesurant nos explications à la réalité et en remettant en question les preuves de manière critique.
Un fondement essentiel de la science est le scepticisme, qui consiste simplement à insister sur les preuves avant d’accepter une affirmation. Les scientifiques sont ouverts à toutes les affirmations, mais leur acceptation dépend de la force et de la qualité des preuves.
Il est important de savoir que la science ne peut pas répondre à toutes les questions. La science est limitée à ce qu’elle peut tester et potentiellement falsifier. Cela signifie que les preuves doivent être observables, mesurables et reproductibles. Par exemple, la science ne peut pas répondre à des questions subjectives telles que les préférences personnelles ou les jugements moraux. De même, les explications surnaturelles, telles que les dieux, les esprits ou les vagues forces “énergétiques”, ne sont pas observables et donc pas vérifiables. (Il existe des exceptions, comme les affirmations de maîtrise de capacités surnaturelles, et celles qui laissent des preuves physiques).
CONSTRUIRE LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE
L’objectif de la science est de comprendre et d’expliquer le monde naturel à l’aide de lois, de théories, de modèles et de faits. Il est bien sûr difficile de répondre à ces questions, mais l’une des plus grandes forces de la science est qu’elle a l’humilité de reconnaître que nous ne pouvons jamais être totalement certains. La connaissance scientifique est provisoire : la science ne prouve pas, elle réduit l’incertitude. Il est toujours possible que nous nous trompions, aussi laissons-nous la possibilité de changer d’avis grâce à des preuves.
Les connaissances scientifiques évoluent au fil du temps, au fur et à mesure que nous approfondissons les connaissances existantes et que nous nous aventurons sur de nouveaux terrains. La science est toujours incertaine dans une certaine mesure, mais il est très peu probable que des connaissances bien établies qui ont été confirmées à plusieurs reprises et de manière indépendante soient complètement bouleversées.
TROUVER DES INFORMATIONS SCIENTIFIQUES FIABLES
Si la science est le moyen le plus fiable d’apprendre à connaître le monde naturel, elle ne peut nous aider si nous ne savons pas comment utiliser correctement les informations scientifiques.
Votre ligne de défense la plus importante est un scepticisme sain, non seulement à l’égard des informations ou des études, mais aussi de vos propres croyances. Personne ne peut nous tromper autant que nous pouvons nous tromper nous-mêmes : Nous sommes plus susceptibles de tomber dans la désinformation lorsque nous voulons (ou ne voulons pas) que quelque chose soit vrai.
LA LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE EST POUR LES EXPERTS
Les scientifiques publient leurs résultats dans des revues évaluées par des pairs, également appelées “littérature scientifique“. N’oubliez pas que la science est un processus social et que ces revues sont un outil important permettant aux experts de communiquer avec d’autres experts.
Mais les experts ne sont experts que dans leur domaine, et les scientifiques se spécialisent souvent dans des sous-domaines très étroits. Il faut une formation et une expérience approfondies pour être capable d’évaluer la qualité d’une étude et avoir les connaissances de base pour la placer dans le contexte de l’ensemble des preuves.
Les publications révisées sont théoriquement la meilleure source d’informations scientifiques, mais seulement si vous avez l’expertise nécessaire pour les comprendre et les évaluer.
Soyez donc prudent lorsque vous utilisez Google Scholar pour trouver des informations scientifiques. Si vous tapez les mots-clés que vous voulez et que vous trouvez un ou deux titres qui semblent soutenir la conclusion que vous voulez, c’est un bon moyen d’être induit en erreur. Si vous ne savez pas ce que vous ne savez pas, il est facile de vous tromper… même dans la littérature scientifique.
LA SCIENCE DANS L’ACTUALITÉ
Après le dernier cours de sciences, la plupart des gens n’entendent parler de la science que dans les actualités. Cependant, les “nouvelles” se concentrent généralement sur les découvertes nouvelles et dignes d’intérêt, alors que la science établie n’est pas une “nouvelle”.
En outre, les articles de presse exagèrent souvent les résultats des différentes études ou les présentent de manière sensationnelle, donnant ainsi aux consommateurs l’impression que les scientifiques font constamment “volte-face” ou “changent d’avis”.
La prochaine fois que vous entendrez parler d’une “percée scientifique” qui “change tout”, rappelez-vous qu’une seule étude ne suffit jamais à confirmer ou infirmer une conclusion. Il est préférable d’évaluer chaque étude dans le contexte plus large de la littérature existante. Et si les résultats sont vraiment révolutionnaires, ne portez pas de jugement jusqu’à ce que d’autres preuves soient disponibles.
COMMENT EFFECTUER VOS PROPRES RECHERCHES
L’expression “faites vos propres recherches” est omniprésente de nos jours. À première vue, elle semble légitime : Qu’y a-t-il de mal à rechercher des informations et à se forger sa propre opinion ?
Le problème est que l’accès à l’information ne suffit pas. En raison du biais de confirmation, nous recherchons des informations qui confirment ce que nous croyons déjà être vrai. Le danger, cependant, est que nous finissions par sélectionner des études ou des experts individuels, par ne pas avoir une vue d’ensemble et par nous induire en erreur.
Le problème est que l’accès à l’information ne suffit pas. En raison du biais de confirmation, nous recherchons des informations qui confirment ce que nous croyons déjà être vrai. Le danger, cependant, est que nous finissions par sélectionner des études ou des experts individuels, par ne pas avoir une vue d’ensemble et par nous induire en erreur.
VOTRE MEILLEURE CHANCE EST DE RECHERCHER UN CONSENSUS, S’IL EN EXISTE UN.
Cet article est basé sur “Science : what it is, how it works, and why it matters” par Skeptical Science du site web Thinking is Power maintenu par Melanie Trecek-King où elle écrit régulièrement sur de nombreux aspects de la pensée critique dans le but de fournir des informations accessibles et engageantes sur la pensée critique au grand public. Veuillez consulter cet aperçu pour trouver des liens vers d’autres reprises de Thinking is Power.
