Les opérations d’information sont un ensemble d’actions sophistiquées menées pour influencer l’opinion publique, en tant que partie intégrante d’une guerre conventionnelle et/ou cybernétique.
En février dernier, les banques ukrainiennes ont été victimes d’une cyberattaque par déni de service qui a surchargé leur système informatique, entraînant sa défaillance. Cette opération n’est pas particulièrement remarquable en soi, car les dommages n’ont été que temporaires. Cependant, les clients de ces banques ont reçu simultanément une vague de faux SMS indiquant que leur banque était hors ligne en raison d’une action russe. Ainsi, l’objectif de cette action va au-delà de l’interruption technique des systèmes. Elle visait avant tout à propager un effet déstabilisant pour saper la confiance du public dans le système financier ukrainien.
En effet, les cyberattaques sont souvent combinées à des opérations d’information qui visent à déstabiliser plutôt qu’à seulement interrompre des systèmes ou voler des données. Dans cet exemple, la Russie a utilisé tout le spectre des cyberopérations pour affaiblir la détermination des Ukrainiens, ce qui a été réalisé en défigurant un site Web gouvernemental alors que les systèmes informatiques sont en panne, combiné à la diffusion de la peur que l’argent liquide ne soit bientôt plus disponible.
Pour beaucoup, la désinformation se résume à des bots, des comptes automatisés qui diffusent des informations erronées sur Twitter ou Facebook, mais les campagnes de désinformation sont beaucoup plus sophistiquées, surtout lorsqu’elles sont associées à des cyberattaques.
Les cyberattaques peuvent être menées selon diverses méthodes : de nombreuses attaques ont été menées à l’aide de logiciels malveillants dits “wiper” qui ont rendu les systèmes informatiques inutilisables et ont été accompagnées d’opérations d’information entreprises indépendamment de la cyberattaque proprement dite. Une autre méthode courante consiste pour un attaquant à défigurer un site web ou à prendre le contrôle de comptes de médias sociaux pour diffuser ses propres informations politiques.
Les actions de hack-and-leak, où une cyberattaque est perpétrée pour voler des informations et les publier ensuite, sont également une méthode courante. Ce fut le cas à l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2016, lorsque les services de renseignement russes présumés ont volé puis publié des informations démocrates. Ou encore en 2019 au Royaume-Uni, lorsque des documents du National Health Service (NHS) ont été volés et publiés en ligne. La fuite a ensuite été discutée dans le contexte des élections.
Un autre exemple d’opérations d’information est constitué par les groupes opérant sous la supervision des services de renseignement russes, comme l’opération Ghostwriter, qui a été très active dans la diffusion d’un sentiment anti-OTAN en Europe de l’Est afin de créer une division entre l’Ukraine et ses alliés occidentaux.
Dans de nombreux cas, ces opérations cherchent à approfondir les clivages existants dans la société en s’emparant des critiques existantes au sein des pays et en tentant de les exploiter. Les manifestations de Black Lives Matter aux États-Unis en sont un exemple.
Pourquoi les opérations d’information sont-elles efficaces ? Parce que lorsque nous y sommes confrontés, nous sommes tenus de réagir. Nous entamons alors une bataille entre les faits et la fiction. Par exemple, si quelqu’un répand une rumeur à mon sujet et que j’explique ensuite pourquoi elle n’est pas vraie, la seule chose qui se produit dans les médias est une autre discussion à ce sujet. Est-ce que c’est vrai ? Ou bien est-ce qu’elle ne l’est pas ? Nous ajoutons de l’oxygène aux flammes d’une opération d’information. Plus on en parle, plus les gens sont susceptibles de l’accepter et de la diffuser.
Quelle est la meilleure réponse à apporter aux campagnes d’opérations d’information ? Lorsque l’ancien agent russe Sergueï Skripal a été empoisonné à Salisbury en mars 2018, le Royaume-Uni n’a pas dit que ce que la Russie affirme est faux. Il a simplement souligné tous les différents récits que la Russie avait diffusés – une quarantaine d’histoires différentes – et le public a pu décider par lui-même de ce qu’il voulait croire.
En bref, se disputer pour savoir qui a raison ne fera que contribuer à la division qui est le but de l’opération d’information. Il est plus efficace de travailler sur la perception du public en énonçant les faits et en éduquant le public sur les techniques de manipulation qui ont été utilisées afin qu’il puisse décider par lui-même.
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