La liberté d’expression et la liberté de la presse sont essentielles pour l’avenir de notre nation. Cependant, trop de gens aujourd’hui ne savent pas faire la différence entre une vraie info et le bruit destructeur.
Une enquête réalisée par Deloitte Ireland’s Digital Consumer a révélé que 57 % des personnes interrogées avaient du mal à faire la différence entre les vraies et les fausses informations et que 85 % des personnes interrogées estimaient que la désinformation constituaient un problème majeur. À vrai dire, la la désinformation n’est pas une question de liberté d’expression, mais plutôt un réel danger pour notre liberté d’expression.
Par ailleurs, une autre étude menée par des universitaires du Massachusetts Institute of Technology a révélé que les fakes news ou les mensonges ont 70 % plus de chances de se propager que les vraies sur Twitter, tandis qu’il faut environ six fois plus de temps à une vraie histoire pour atteindre 1 500 personnes qu’à une fausse.
Quelle en est la raison ? Outre les campagnes de fake news bien orchestrées et ciblées utilisant des fermes de robots, nous sommes également tous responsables car la nature humaine est inconsciemment attirée par le partage du faux. En tant qu’utilisateurs des médias sociaux, nous avons tendance à vouloir partager certaines nouvelles plus que d’autres, et les fausses histoires présentent plus de nouveauté, suscitent plus de surprise et de dégoût, et génèrent donc plus de réactions en termes de likes et de commentaires.
Pour comprendre pourquoi les fausses nouvelles se propagent rapidement sur les médias sociaux, des chercheurs du MIT ont élaboré un modèle théorique d’un réseau social de type Twitter afin d’étudier la façon dont les nouvelles sont partagées et d’explorer les situations dans lesquelles une nouvelle non crédible se répand plus largement que la vérité. Les agents du modèle sont animés par le désir de persuader les autres d’adopter leur point de vue : L’hypothèse clé du modèle est que les gens prennent la peine de partager quelque chose avec leurs adeptes s’ils pensent que c’est persuasif et susceptible de rapprocher les autres de leur point de vue. Sinon, ils ne le feront pas.
Les chercheurs ont constaté que dans un tel contexte, lorsqu’un réseau est fortement connecté ou que les opinions de ses membres sont fortement polarisées, les nouvelles susceptibles d’être fausses se répandront plus largement et voyageront plus profondément dans le réseau que les nouvelles plus crédibles.
Ces travaux théoriques pourraient alimenter des études empiriques sur la relation entre la crédibilité des nouvelles et l’ampleur de leur diffusion, ce qui pourrait aider les entreprises de médias sociaux à adapter les réseaux pour limiter la diffusion de fausses informations.
COMMENT ET QUAND TOMBONS-NOUS DANS LE PIÈGE ?
En fait, le complot est un phénomène complexe, né de la rencontre entre 3 tempéraments favorables : – un esprit rebelle, idéaliste ou craintif – un moment de vulnérabilité personnelle, qu’elle soit émotionnelle, professionnelle ou médicale – et un écosystème qui sert de point d’entrée comme Internet, le cercle d’amis ou de collègues, etc… Ainsi, face à des théories séduisantes, certains peuvent plus facilement tomber dans le “terrier du lapin”.
Mais ce qui est plus dangereux de la désinformations, c’est le mélange du vrai et du faux. La théorie contemporaine du complot se nourrit de scandales réels et documentés, comme les fausses armes de destruction massive en Irak ou la manipulation des données du “Lancet Gate”, qu’elle extrapole pour soutenir une représentation paranoïaque du monde. Parallèlement, le discours scientifique est plus frustrant car il est complexe, prudent et parfois contradictoire. Un scientifique honnête et rigoureux accepte l’existence d’une part d’incertitude dans son discours, ce qui est un appel fantastique à toute forme de modèle explicatif alternatif, basé sur une interprétation simple et commode.
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