Selon le New-York Times, en se basant sur l’apprentissage automatique, la stylométrie et les statistiques sur les textes Q, deux équipes distinctes de chercheurs en PNL français et suisses ont identifié les deux mêmes hommes comme auteurs probables des messages qui ont alimenté le mouvement QAnon. D’abord, l’initiateur, Paul Furber, un développeur de logiciels sud-africain, puis Ron Watkins a pris le relais, qui a exploité le site 8chan où les messages Q ont commencé à apparaître en 2018 et qui est maintenant en train de gérer l’élection d’un républicain en Arizona.
“Ouvrez les yeux”, commençait le message en ligne, affirmant que “beaucoup dans notre gouv adorent Satan”.
Cet avertissement, publié sur un tableau de messages en ligne en roue libre en octobre 2017, a été le début du mouvement désormais connu sous le nom de QAnon. Paul Furber en a été le premier apôtre.
L’affirmation farfelue était parfaitement logique pour M. Furber, un développeur de logiciels et journaliste technologique sud-africain longtemps fasciné par la politique américaine et les théories du complot, a-t-il déclaré dans une interview. Il s’accrochait encore au “Pizzagate“, le mensonge en ligne démystifié selon lequel des satanistes libéraux faisaient du trafic d’enfants dans un restaurant de Washington. Il était également l’un des rares à avoir compris une référence obscure du message à l’”Operation Mockingbird”, un prétendu stratagème de la C.I.A. pour manipuler les médias.
Au fur et à mesure que le flot de messages, dont la plupart étaient signés du seul “Q“, s’est transformé en une vaste théorie de la conspiration, le mystère entourant leur auteur est devenu une fascination centrale pour ses adeptes – qui était le Q anonyme ?
Aujourd’hui, deux équipes de linguistes judiciaires affirment que leur analyse des textes Q montre que M. Furber, l’un des premiers commentateurs en ligne à attirer l’attention sur les premiers messages, a en fait joué le rôle principal dans leur rédaction.
Les enquêteurs à la recherche de l’auteur de Q ont de plus en plus négligé M. Furber et concentré leurs spéculations sur un autre partisan de QAnon : Ron Watkins, qui a exploité un site Web où les messages Q ont commencé à apparaître en 2018 et qui est maintenant candidat au Congrès en Arizona. Et les scientifiques disent avoir trouvé des preuves pour étayer également ces soupçons. M. Watkins semble avoir pris la relève de M. Furber au début de 2018. Tous deux nient avoir écrit en tant que Q.
Les études fournissent la première preuve empirique de qui a inventé le mythe toxique de QAnon, et les scientifiques qui ont mené les études ont dit qu’ils espéraient que démasquer les créateurs pourrait affaiblir son emprise sur les adeptes de QAnon. Certains sondages indiquent que des millions de personnes croient encore que Q est un initié militaire de haut niveau dont les messages ont révélé que l’ancien président Trump sauvera le monde d’une cabale de pédophiles démocrates de “l’État profond”. QAnon a été lié à des dizaines d’incidents violents, plusieurs des assaillants qui ont pris d’assaut le Capitole l’année dernière étaient des adhérents, et le FBI a qualifié le mouvement de menace terroriste potentielle.
Les analyses médico-légales n’ont pas été rapportées auparavant. Deux éminents experts de ce type de travail de détective linguistique, qui ont examiné les résultats pour le Times, ont qualifié les conclusions de crédibles et convaincantes.
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